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Outre des tirs transfrontaliers devenus quotidiens, Israël et le Hezbollah ont échangé, dimanche 22 septembre, de nouvelles menaces qui alimentent les craintes d’un embrasement plus grand.
« Nous sommes déterminés à faire en sorte que les habitants du Nord [d’Israël] puissent revenir chez eux en toute sécurité », a dit le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, répétant ce nouvel objectif de guerre. « Aucun pays ne peut tolérer qu’on tire sur les siens, sur ses villes, et nous ne le tolérerons pas non plus », a-t-il ajouté alors que le Hezbollah pro-iranien, puissant acteur politique et militaire au Liban, a ouvert le 8 octobre 2023 un front contre Israël en « soutien » au Hamas palestinien, son allié, jurant de continuer à attaquer l’Etat hébreu « jusqu’à la fin de l’agression à Gaza ». Des dizaines de milliers d’habitants du nord d’Israël, à la frontière sud du pays du Cèdre, d’où opère le Hezbollah, ont fui en raison des échanges de tirs entre les deux parties.
« Nous avons infligé au Hezbollah une série de coups qu’il n’aurait jamais imaginés », a également déclaré Benyamin Nétanyahou, dimanche. Il s’exprimait pour la première fois sur ce sujet depuis les attaques, attribuées à Israël, contre les appareils de transmission du mouvement libanais − dont les explosions soudaines ont fait trente-neuf morts et 2 931 blessés mardi 17 et mercredi 18 septembre − et une frappe israélienne qui a décapité son unité d’élite, vendredi 20 septembre. « Nous saurons atteindre quiconque menace les citoyens d’Israël », a renchéri le chef d’état-major de l’armée israélienne, Herzi Halevi. Il s’agit « d’un message au Hezbollah, au Moyen-Orient et au-delà ».
« Les menaces ne nous arrêteront pas : nous sommes prêts à tous les scénarios militaires » face à Israël, a rétorqué le numéro deux du Hezbollah, Naïm Qassem, lors des funérailles d’Ibrahim Aqil, le commandant de l’unité d’élite tué, vendredi. Il a annoncé « une nouvelle phase » dans la bataille contre l’Etat hébreu.
Face à ce regain continu de tensions qui menace l’ensemble de la région, la communauté internationale appelle à la retenue. Le secrétaire général des Nations unies (ONU), Antonio Guterres, s’est inquiété que le Liban devienne un « autre Gaza », faisant allusion à la guerre dans le territoire palestinien entre Israël et le Hamas, déclenchée par l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre 2023.
L’Egypte redoute une « guerre totale » au Proche-Orient, avertissant que l’escalade entre Israël et le Hezbollah pourrait saper les efforts pour un cessez-le-feu dans la bande de Gaza assiégée et dévastée, où l’armée israélienne poursuit son offensive de représailles.
« Nous allons faire tout notre possible pour éviter qu’une guerre plus large n’éclate », a assuré le président américain, Joe Biden, alors que les Etats-Unis, principal allié d’Israël, ont « exhorté » leurs ressortissants à quitter le Liban.
L’Union européenne et le Royaume-Uni ont, eux, appelé à un cessez-le-feu immédiat. « La région est au bord d’une catastrophe imminente », a signalé la coordinatrice spéciale de l’ONU pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert.
Dimanche 22 septembre, l’armée israélienne a poursuivi ses frappes sur des cibles du Hezbollah au Liban, où les autorités ont fait état de trois morts, dont deux combattants du mouvement chiite. Ce dernier a annoncé des tirs sur des sites militaires dans le nord d’Israël.
Mais des projectiles ont atteint des zones habitées dont les environs de Haïfa, à une trentaine de kilomètres de la frontière libanaise.
Environ « 150 roquettes, missiles et drones » ont été tirés vers le nord d’Israël « sans faire de dégâts significatifs », a révélé l’armée israélienne qui a néanmoins fait savoir que des centaines de milliers de personnes ont dû se réfugier dans des abris dans le Nord, où les écoles sont fermées jusqu’à lundi inclus.
Le Monde avec AFP
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