Escalade bloc-difficulté aux JO 2024 : déception pour la Française Oriane Bertone, deuxième titre olympique pour l’intouchable Janja Garnbret

Secouée de sanglots, les paumes des mains pressées sur ses yeux rougis, les genoux écorchés, Oriane Bertone est inconsolable. La grimpeuse de 19 ans, résidant à La Réunion, qui nourrissait des espoirs de médaille, a buté sur un mur trop haut et pleure sur sa 8e et dernière place (104,5 points) en finale de l’épreuve olympique de bloc-difficulté, samedi 10 août. « Pas dans un état d’esprit [lui] permettant de parler », elle promet « d’envoyer un [message] audio plus tard » et passe en zone d’interview sans s’arrêter. Son entraîneur, Nicolas Januel, ne sera pas plus bavard.
La jeune femme a débuté en réussissant ses deux premiers blocs (25 et 24,9 points) devant un public acquis à sa cause, puis elle a calé sur le troisième (0 point) avant de peiner sur le quatrième et dernier (9,6 points).
Classée 4e avec 59,5 points (sur un total maximal possible de 100 points) pour cette première partie, sa spécialité de prédilection, Oriane Bertone se trouvait d’ores et déjà en position délicate lorsqu’il a fallu aborder la difficulté – qui consiste à déchiffrer une voie avant de grimper et se hisser le plus haut possible pour marquer un maximum de points (jusqu’à 100 points). Et, malgré un gros travail fourni dans ce domaine cette année, elle a chuté à un peu plus de la moitié du mur de 15 mètres, dans la première partie déversante.
« Il y avait quelques petites possibilités pour Oriane et ç’a été compliqué de les saisir, même si elle a fait de belles choses en bloc, elle aurait peut-être pu scorer un peu plus », a estimé Damien You, directeur de la haute performance pour les équipes de France d’escalade sportive.
L’intouchable Slovène Janja Garnbret a, elle, pleuré de joie après avoir quasiment atteint le sommet devant 6 500 spectateurs survoltés pour l’emporter haut la main (168,5 points). Déjà championne olympique à Tokyo en 2021, l’octuple championne du monde de 25 ans – aussi célèbre pour son palmarès que pour ses prises de parole sur la question des troubles de l’alimentation dans sa discipline – a devancé l’Américaine Brooke Raboutou, 23 ans, fille de deux anciens internationaux d’escalade – le Français Didier Raboutou et l’Américaine Robyn Erbesfield –, 2e avec 156 points. L’Autrichienne Jessica Pilz (147,4 points) a pris la 3e place.
Outre Oriane Bertone, l’équipe de France a placé deux autres grimpeurs, chez les hommes, en finale de ces Jeux, alors que l’escalade n’a fait son entrée au programme olympique qu’à Tokyo 2021. Bassa Mawem, 39 ans et désormais retraité, s’est également classé 8e en vitesse, toute comme Paul Jenft, 21 ans, en bloc-difficulté. Quatre autres concurrents tricolores s’étaient inclinés dans les phases préliminaires. En vitesse, Capucine Viglione, 21 ans, et Manon Lebon, 19 ans, ont terminé 10e et 13e ; Zélia et Sam Avézou, respectivement 20 ans et 23 ans, en bloc-difficulté, se sont classés 14e et 11e.
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