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Le vélodrome olympique de Saint-Quentin-en-Yvelines a assisté, mardi 6 août, à la fin d’un monde : celui dans lequel la France était une nation incontournable de la vitesse par équipes masculine. Sa spécialité, d’aussi loin que l’on se souvienne, convoquant les noms de Florian Rousseau, Arnaud Tournant ou Grégory Baugé, les meilleurs sprinteurs français du siècle. Mardi soir, l’équipe de France a terminé à la quatrième place du tournoi, après une défaite assez nette pour le bronze face à l’Australie et à une seconde des vainqueurs néerlandais.
Pour leur malheur, Florian Grengbo, Sébastien Vigier et Rayan Helal sont les premiers à ne pas monter sur le podium olympique dans cette discipline, depuis son introduction à Sydney, en 2000 ; Florian Rousseau, Arnaud Tournant et Mickaël Bourgain avaient remporté l’or en Australie. Deux médailles d’argent et trois médailles de bronze avaient suivi : la France avait, certes, subi la domination britannique puis néerlandaise, mais parvenait toujours, jusqu’alors, à se maintenir sur le podium.
Ironiquement, les trois champions olympiques de Sydney étaient aux premières loges pour assister à cette relégation. Bourgain donnait les trois coups d’envoi de la soirée, Tournant est le consultant d’Eurosport et Rousseau est responsable du programme olympique du cyclisme français.
Mais comparer la situation présente avec ce qu’était la vitesse par équipes il y a un quart de siècle n’a pas grand sens, juge le sprinteur Sébastien Vigier, loin des meilleurs à titre individuel : « La densité de nations fait que ce n’est plus le même sport. Les autres ont plus progressé que nous, c’est un sport qui procure beaucoup de médailles, donc les pays investissent. C’est maintenant à notre système national de voir si on peut faire mieux. Peut-être qu’avec les talents que l’on a, on est à notre limite. »
Un fatalisme qu’était loin de partager Florian Grengbo, lanceur du trio et le seul au niveau d’une médaille, sur ces deux jours de compétition – peut-être une raison de sa déception plus prononcée : « C’est dur de se dire qu’il y a trois ans, on était médaillés, on était jeunes et que, dans la force de l’âge, on n’a pas progressé. On a passé trois années compliquées. Il y a plein de soucis, je ne suis pas là pour le dire dans les médias, mais on a des forces à développer. On peut faire une vraie belle vitesse par équipes. »
Une allusion aussi claire que possible à ce qui est en train de devenir la marque de fabrique de la vitesse française : des désaccords entre les athlètes et leur encadrement, qui provoquent des changements récurrents, depuis 2016.
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